Comment négocier lors d’une cession d’entreprise ?

négocier lors d'une cession

Dans cet article

La cession d’entreprise est une étape clé dans la vie de nombreux entrepreneurs. Ce processus implique des négociations minutieuses pour sécuriser le bon déroulement de la transmission et préserver les intérêts des deux parties. Dans cet article, nous vous guidons à travers les étapes et les stratégies de négociation pour vous assurer une cession d’entreprise réussie.

Pourquoi la négociation est cruciale dans une cession d’entreprise

Négocier lors d’une cession d’entreprise est déterminant pour plusieurs raisons : elle permet de fixer le prix de cession, d’assurer un transfert harmonieux des activités et de garantir la sécurité juridique des parties. Une négociation bien menée réduit les risques de conflit et contribue à la réussite de l’opération.

Étape 1 : préparer sa négociation

La préparation est essentielle pour structurer la négociation et éviter toute improvisation.

Comprendre les attentes du cédant

Avant d’entamer les discussions, il est fondamental de connaître les motivations du cédant. Veut-il céder l’entreprise rapidement ou est-il prêt à rester un certain temps pour accompagner la transition ? Identifier ces éléments vous aidera à orienter la discussion et à anticiper les concessions possibles.

Rassembler et analyser les données

Pour être crédible, basez votre négociation sur une analyse précise des éléments financiers, des performances passées et des perspectives de l’entreprise. Demandez un « Information Memorandum » pour disposer des informations clés, telles que les chiffres d’affaires, les marges, la clientèle et les actifs.

Fixer des objectifs clairs

Définissez vos priorités avant d’entrer dans la négociation. Quel est le prix que vous êtes prêt à payer ? Quelles sont les garanties dont vous avez besoin ? Savoir jusqu’où vous êtes prêt à aller facilitera la prise de décision durant les discussions.

Étape 2 : fixer le prix et les modalités de paiement

Le prix est souvent le point central de la négociation. Plusieurs options permettent de satisfaire les deux parties.

Comprendre les méthodes de valorisation

Il existe différentes méthodes de valorisation d’une entreprise, telles que l’évaluation basée sur l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) ou sur le chiffre d’affaires. Chaque méthode donne une estimation différente ; il est important de bien choisir celle qui reflète la réalité de l’entreprise.

Intégrer une clause d’earn-out

Pour diminuer le risque, proposez une clause d’earn-out. Celle-ci permet de verser une partie du prix de cession en fonction des performances futures de l’entreprise, sur une période déterminée. Cela crée un engagement commun entre le cédant et l’acquéreur en fonction de la santé de l’entreprise après la cession.

Ajuster le paiement selon la trésorerie excédentaire

Si l’entreprise dispose de trésorerie excédentaire, cela peut être inclus dans le prix de cession ou être versé sous forme de dividendes au cédant avant la vente. Cette option peut également contribuer à équilibrer la négociation sur le prix final.

Étape 3 : Garantir la sécurité juridique

Une cession d’entreprise implique de nombreuses clauses juridiques destinées à sécuriser l’acquéreur et le cédant. Voici les principales choses à considérer.

La clause de garantie d’actif-passif

La garantie d’actif-passif engage le cédant à garantir l’exactitude des informations fournies sur l’entreprise. Par exemple, si un passif non déclaré apparaît après la cession, l’acquéreur peut exiger une indemnisation. Cette clause est particulièrement utile pour se prémunir contre les mauvaises surprises.

La clause de non-concurrence

Cette clause interdit au cédant de créer une entreprise concurrente pendant une période et dans une zone géographique définies. Elle protège l’acquéreur d’une potentielle concurrence directe qui pourrait nuire à la stabilité de l’entreprise après la reprise.

Les conditions suspensives

Les conditions suspensives permettent de s’assurer que certains événements se réalisent avant la conclusion définitive de la cession. Par exemple, la finalisation de la transaction peut être conditionnée à l’obtention d’un financement ou à l’audit des comptes de l’entreprise.

Étape 4 : Rédiger le protocole d’accord

Une fois les termes principaux définis, le protocole d’accord formalise l’ensemble des engagements. Ce document doit être rédigé avec soin, idéalement avec l’aide d’un conseiller juridique.

Structure du protocole d’accord

Ce document contient l’identification des parties, la description de l’entreprise, le prix de vente, les modalités de paiement, et les clauses particulières comme la clause de non-concurrence et la garantie d’actif-passif.

Préciser les recours en cas de litige

Prévoyez une clause de juridiction en cas de conflit ou de différend après la cession. Vous pouvez également choisir une option alternative de résolution des conflits, telle que la médiation ou l’arbitrage.

Étape 5 : Finaliser la cession

La signature de l’acte de cession finalise la transaction. Cette dernière étape implique des démarches administratives et financières spécifiques.

Synchroniser le financement et les démarches administratives

Assurez-vous que les fonds soient débloqués le jour de la signature, et que toutes les démarches (immatriculation, publication légale) soient bien en cours. Selon le montage juridique choisi (achat de fonds de commerce ou de titres), les formalités varient.

Gérer la transition et l’accompagnement

Un accompagnement du cédant, même de courte durée, facilite la prise en main de l’entreprise par le repreneur. La durée de cet accompagnement dépend souvent de la complexité de l’activité et peut être incluse dans le protocole.

Conclusion : L’art de négocier une cession d’entreprise

La négociation des termes de cession d’entreprise est un processus stratégique, mêlant évaluation des risques, gestion des aspects juridiques, et négociation financière. En suivant ces étapes et en vous entourant de conseils spécialisés, vous maximisez vos chances de réaliser une transaction satisfaisante et durable pour les deux parties.

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