Les options de financement pour l’acquisition d’une société

Dans cet article

L’acquisition d’une société est une opération complexe, souvent nécessitant des montages financiers adaptés à la taille de l’entreprise cible et aux ressources de l’acquéreur. Plusieurs options de financement existent pour mener à bien une telle opération, chacune avec ses avantages et inconvénients. Voici un tour d’horizon des principales solutions disponibles pour financer l’achat d’une entreprise. 

Apport personnel : un gage de crédibilité

L’apport personnel est souvent le premier levier de financement à envisager. Il s’agit d’une contribution financière directe de l’acquéreur. Pour les banques et les investisseurs, cet apport personnel témoigne de la motivation et de l’engagement de l’acquéreur. En général, les institutions financières exigent un apport minimum de 20 à 30% du prix d’achat.

Si vous ne disposez pas des fonds nécessaires, il est possible de faire appel à des sources de financement complémentaires telles que :

  • La love money : soutien financier de proches, amis ou famille.
  • Le financement participatif : levée de fonds via des plateformes de crowdfunding.
  • Les prêts d’honneur octroyés par des réseaux d’accompagnement (France Active, Initiative France), ces prêts sont souvent sans intérêt ni garanties personnelles.

Avantages

  • L’apport personnel renforce la crédibilité du projet.
  • Les prêts d’honneur et la love money permettent de minimiser les emprunts bancaires et sont une solution pour les obtenir. 

Inconvénients

  • Un apport personnel significatif est indispensable pour attirer d’autres sources de financement.
  • Il peut être difficile de réunir une somme importante uniquement par ce biais.

Le crédit-vendeur : un soutien de l’ancien propriétaire

Le crédit-vendeur est une option où le cédant accepte d’être payé en plusieurs échéances, généralement sur plusieurs années. Il joue ainsi en quelque sorte le rôle de prêteur, accordant à l’acquéreur des conditions de paiement plus flexibles. Ce type de financement peut faciliter l’accès aux prêts bancaires, car il allège la pression financière immédiate et contribue à équilibrer le plan de financement global.

Avantages

  • Ce crédit permet de financer une partie de l’acquisition sans recourir immédiatement à une banque.
  • Il donne plus de temps à l’acquéreur pour rentabiliser l’achat avant de payer la totalité du prix.

Inconvénients

  • Le crédit-vendeur est rarement accepté par le cédant.
  • Il ajoute une couche de complexité aux négociations de la cession.

Le financement bancaire : la solution classique

Le prêt bancaire reste l’option la plus courante pour financer une acquisition d’entreprise. En général, les banques financent jusqu’à 70% du prix d’achat, avec des durées de remboursement allant de 5 à 7 ans. Cependant, pour obtenir ce type de financement, l’acquéreur doit souvent présenter un apport personnel solide et un dossier rigoureux qui prouve la rentabilité future de l’entreprise.

De plus, les banques peuvent exiger des garanties personnelles, des cautions ou des contre-garanties publiques comme celles offertes par Bpifrance ou la SIAGI, qui sécurisent une partie du prêt en cas de défaillance de l’emprunteur.

Avantages

  • Les taux d’intérêt sont souvent plus faibles que d’autres formes de financement.
  • Le prêt bancaire permet de financer la majorité de l’acquisition.

Inconvénients

  • Les exigences en termes de garanties peuvent être élevées.      
  • Le dossier de financement doit être très complet et structuré pour convaincre les banques.

Participation des fonds d’investissement : un partenaire stratégique

Lorsque l’entreprise ciblée a un fort potentiel de croissance, les fonds d’investissement peuvent entrer au capital et financer partiellement l’acquisition. Ils apportent alors des fonds propres ou quasi-fonds propres sous forme d’obligations convertibles ou de prises de participation.

L’accompagnement d’un fonds peut être une solution intéressante si l’acquéreur souhaite limiter son recours à l’emprunt ou s’il n’a pas la capacité d’apporter suffisamment de capital. Cependant, cela implique de partager le contrôle de l’entreprise avec les investisseurs.

Avantages

  • Accès à des montants de financement plus importants.
  • Les fonds apportent souvent une expertise stratégique utile pour développer l’entreprise.

Inconvénients

  • L’acquéreur perd une partie du contrôle sur l’entreprise.
  • Les fonds d’investissement demandent généralement des conditions de sortie strictes et un rendement élevé.

Leverage Buy-Out (LBO) : une approche collective

Le Leverage Buy-Out (LBO) est un montage financier utilisé pour l’acquisition d’une entreprise avec effet de levier. Il consiste à créer une holding qui emprunte pour acheter l’entreprise cible. Le remboursement de la dette est ensuite assuré par les bénéfices de la société acquise. Ce type de montage est souvent utilisé dans des opérations où plusieurs personnes, comme des cadres de l’entreprise, participent à l’acquisition.

Avantages

  • L’acquéreur peut mobiliser moins de capital personnel.
  • Le LBO permet d’inclure des partenaires dans l’opération, comme des salariés ou d’autres investisseurs.

Inconvénients

  • L’endettement peut devenir risqué si les performances de l’entreprise se détériorent.
  • La complexité de ce type de montage nécessite une expertise financière et juridique.

Les aides publiques et subventions

Enfin, plusieurs aides et subventions peuvent compléter le financement de l’acquisition d’une entreprise. Ces aides proviennent de l’État, des collectivités locales ou de banques publiques comme Bpifrance. Elles incluent :

  • L’ACRE et l’ARCE, des aides destinées aux repreneurs inscrits à Pôle Emploi.
  • Des prêts à taux zéro ou des fonds de garantie pour faciliter l’accès au crédit.

Certaines aides sont spécifiquement destinées aux jeunes entrepreneurs, aux femmes dirigeantes ou à l’installation en zones rurales.

Avantages

  • Les aides réduisent les besoins de financement externe.
  • Certaines subventions n’ont pas besoin d’être remboursées.

Inconvénients

  • Les montants sont souvent modestes par rapport au coût total de l’acquisition.
  • Les conditions d’éligibilité peuvent être restrictives.

Conclusion

L’acquisition d’une société nécessite un plan de financement bien pensé. En combinant plusieurs solutions – apport personnel, crédit-vendeur, emprunt bancaire, fonds d’investissement, LBO ou aides publiques – il est possible de structurer un montage financier adapté à votre projet. N’hésitez pas à vous faire accompagner par des experts pour maximiser vos chances de succès.

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